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Léon Trotsky 19160808 Dans le comité pour la reprise des relations internationales

Léon Trotsky : Dans le comité pour la reprise

des relations internationales1

[Naché Slovo, No. 182 et 188, 8 et 17 août 1916. Léon Trotsky : La Guerre et la Révolution. Le naufrage de la II” Internationale. Les débuts de la IIIe Internationale. Tome deuxième. Paris 1974, p. 153]

Le projet de la déclaration proposée au « Comité pour la reprise des relations internationales», avait pour but de se différencier des Longuettistes. Cette nécessité vint principalement de la conduite des « Zimmerwaldiens » du Parti, tels que Bourderon et Brizon au dernier Conseil national; nous savons qu’ils se joignirent à la résolution des Longuettistes et donnèrent ainsi le droit à la presse bourgeoise de traiter les Longuettistes et les Zimmerwaldiens comme étant un même groupe. Donc le Comité, dont Bourderon tire son autorité, courait le danger de se changer en un simple rameau de l’organisation Longuettiste. La déclaration traitant le Longuettisme comme une simple variante de Social-patriotisme et déchargeant le Comité de toute responsabilité quant à la tactique des Longuettistes, était, répétons-le, absolument nécessaire. Le projet souleva de tumultueux remous dans les deux sessions de la Commission spéciale et dans celles du Comité même. Les éléments les plus modérés du Centre étaient contre « la déclaration de guerre aux Longuettistes ». Ce fut un… syndicaliste qui prononça le principal discours en faveur du Longuettisme. Sébastien Faure, anarchiste, salua les Longuettistes dans les colonnes de Ce qu’il faut dire. Mais les éléments les plus radicaux exigeaient de se distinguer d’avec les Longuettistes.

Bourderon tenta de placer la question sur un terrain inattendu : peut-on permettre à des anarchistes et des syndicalistes de « juger » des socialistes en général et des Longuettistes en particulier ? Cette prise de position fit sensation. « Mais nous sommes unis pour un combat commun contre le nationalisme, nous avons donc des principes collectifs au-dessus des différences théoriques et d’organisation; sinon, ce n’était pas la peine de s’unir. Vous, socialistes, vous avez le devoir de vous déclarer contre le nationalisme dans le mouvement ouvrier, contre Charles Albert et Jouhaux, comme nous, avec vous, nous nous déclarons contre la politique du Parti socialiste. »

Après des débats prolongés, le projet de déclaration fut adopté.

1 Le Comité pour la reprise des relations internationales se transforma en Comité de la III® Internationale. Entrèrent au Comité : Loriot, Rosmer, Monatte (qui fut mobilisé), des membres de la rédaction de Naché Slovo et aussi des éléments pacifistes, qui désertèrent bientôt : Merrheim, Bourderon, etc.

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