Léon
Trotsky : Deuxième Discussion sur le Labor Party
(31
mai 1938)
[Source
Léon Trotsky, Œuvres 17, mars 1938 a juin 1938. Institut Léon
Trotsky, Paris 1984, pp. 277-286]
– Dans
les rangs de notre parti, la question qui semble la plus discutée en
rapport avec l’adoption du programme de revendications transitoires
est cette affaire d’un Labor Party aux États-Unis. Quelques
camarades maintiennent qu ’il n ’est pas juste de défendre la
création d’un Labor Party ; ils soutiennent que rien ne prouve
qu’il existe un sentiment largement répandu en faveur d’un tel
parti, que, si un parti semblable était en cours de formation ou
même s’il y avait une aspiration générale à le créer, nous
aurions alors à l’aborder avec un programme susceptible de donner
à ce mouvement un contenu révolutionnaire, mais, qu’en l’absence
de tels facteurs objectifs, cette partie de nos thèses est
opportuniste. Pouvez-vous éclairer un peu plus ce point ?
– Je
crois que nous devons nous souvenir des faits les plus élémentaires
de l’histoire du développement du mouvement ouvrier en général
et des syndicats en particulier. A cet égard, il existe différents
types de développement de la classe ouvrière dans différents pays.
Chacun a connu une forme spécifique de développement, mais nous
pouvons faire une classification générale.
En
Allemagne, en Autriche et en Russie particulièrement, le mouvement
ouvrier a commencé en tant que mouvement politique, en tant que
parti. C’était le premier pas. La social-démocratie, dans sa
première phase, espérait que la reconstruction socialiste de la
société était proche, mais il se trouve que le capitalisme était
suffisamment fort pour durer encore. Il y a eu une longue période de
prospérité et la social-démocratie a été obligée d’organiser
des syndicats. Dans ces pays, l’Allemagne, l’Autriche, la Russie
surtout, les syndicats étaient inconnus, ils ont été commencés,
construits et dirigés par un parti politique, le parti
social-démocrate.
C’est
un type de développement différent qui apparaît dans les pays
latins, en France et surtout en Espagne. Là, le mouvement des partis
et le mouvement syndical sont presque indépendants l’un de l’autre
et se rangent sous des drapeaux différents, et même, dans une
certaine mesure, opposés. Le parti est une machine parlementaire.
Les syndicats sont jusqu’à un certain point en France – et plus
encore en Espagne – sous la direction des anarchistes.
Le
troisième type est donné par la Grande-Bretagne, les États-Unis
et, plus ou moins, les dominions. L’Angleterre est le pays
classique des syndicats, des trade-unions. On a commencé à les
construire à la fin du XVIIIe
siècle,
avant la révolution française et pendant la prétendue révolution
industrielle (aux États-Unis pendant la période de développement
du système des manufactures). En Angleterre, la classe ouvrière
n’avait pas que son parti indépendant à elle. Les trade-unions
étaient les organisations de la classe ouvrière en principe, en
réalité celles de l’aristocratie ouvrière des couches
supérieures. Il existait en Angleterre un prolétariat
aristocratique, au moins ses couches supérieures, parce que la
bourgeoisie britannique, qui jouissait du contrôle et presque du
monopole du marché mondial, pouvait abandonner une petite partie de
ses richesses à la classe ouvrière et lui faire absorber ainsi une
fraction du revenu national. Les trade-unions pouvaient arracher cela
aussi à la bourgeoisie. Ce n’est qu’au bout d’un siècle que
les trade-unions ont commencé à construire leur parti politique.
C’est tout à fait l’inverse de l’Allemagne ou de l’Autriche.
Là-bas, c’était le parti qui avait éveillé la classe ouvrière
et construit les syndicats. En Angleterre, ce sont les syndicats qui,
après des siècles d’existence et de lutte, ont été obligés de
construire un parti politique.
Quelles
étaient les raisons de ce changement ? Il était dû au complet
déclin du capitalisme anglais qui commençait à devenir très
grave. Le parti anglais n’est vieux que de deux décennies
puisqu’il n’a commencé à émerger réellement qu’après la
Première Guerre mondiale. Pourquoi ce changement? Il est bien connu
qu’il est lié à la fin du monopole britannique sur le marché
mondial. Cela a commencé dans les années 1880 avec la concurrence
de l’Allemagne et des États-Unis. La bourgeoisie a perdu sa
capacité de donner une position privilégiée aux couches
dirigeantes du prolétariat. Les trade-unions ont perdu la
possibilité d’améliorer la situation des ouvriers et ont été
poussés sur la voie de l’action politique parce que l’action
politique est la généralisation de l’action économique. L’action
politique généralise les besoins des ouvriers et les tourne dans la
direction, non de fractions de la bourgeoisie, mais de la bourgeoisie
dans son ensemble, organisée dans l’État.
Actuellement,
aux États-Unis, on peut dire que les traits qui ont caractérisé le
développement anglais se présentent sous une forme encore plus
concentrée dans une période plus courte, parce que toute l’histoire
des États-Unis est plus courte. Pratiquement, le début du
développement des syndicats aux États-Unis remonte au lendemain de
la guerre civile. Mais ces syndicats étaient très arriérés en
comparaison de ceux de la Grande-Bretagne. C’étaient dans une
large mesure des syndicats mixtes d’employeurs et d’employés,
pas des syndicats combattants, militants. Ils étaient
particularistes et avaient de faibles
effectifs. Ils reposaient sur la base du métier, non sur celle de
l’industrie et ce n’est qu’au cours des deux dernières années
qu’on a vu se développer aux États-Unis d’authentiques
syndicats. Ce mouvement nouveau, c’est le C.I.O.
Quelle
est la raison de l’apparition du C.I.O. ? C’est le déclin de
l’impérialisme américain. En Grande-Bretagne, le début du déclin
du système capitaliste a obligé les syndicats existants à s’unir
dans un parti politique. Aux États-Unis, le même phénomène – le
début du déclin – n’a produit que les syndicats d’industrie,
mais ces derniers ne sont apparus sur la scène que juste à temps
pour être confrontés à un chapitre nouveau du déclin du
capitalisme ou, plus exactement, on peut dire que la première crise
de 1929-1933 a donné l’élan et s’est achevée dans
l’organisation du C.I.O. Mais, à peine organisé, le C.I.O. se
trouve confronté à la seconde crise, 1937-1938, qui se poursuit et
s’approfondit.
Qu’est-ce
que cela veut dire? C’est qu’il s’est écoulé beaucoup de
temps aux États-Unis avant l’organisation de nouveaux syndicats,
mais, maintenant qu’il existe de vrais syndicats, ils doivent
connaître la même évolution que les syndicats anglais.
C’est-à-dire que, sur la base du capitalisme déclinant, ils sont
contraints de se tourner vers l’action politique. Je crois que,
dans toute cette affaire, c’est là le fait le plus important.
La
question est : « Il n’existe aucune preuve d’une aspiration
générale à un tel parti. » Souvenez-vous que quand nous avons
discuté de cette question avec d’autres camarades, il y avait
là-dessus des divergences.
Je ne peux pas apprécier s’il existe ou non une aspiration à un
Labor Party, parce que je n’ai ni observations ni remarques
personnelles, mais il ne me semble pas que la mesure dans laquelle
les dirigeants ou la base des syndicats sont disposés ou sont
enclins à former un tel parti soit une question décisive. Il est
très difficile d’établir une information exacte. Nous n’avons
pas d’appareil pour faire un référendum. Nous ne pouvons mesurer
l’état d’esprit que dans l’action, si le mot d’ordre est mis
à l’ordre du jour. Mais ce qu’on peut dire, c’est que la
situation objective est absolument déterminante. Les syndicats, en
tant que syndicats, ne peuvent avoir d’action que défensive,
perdent des membres au fur et à mesure que la crise s’aggrave et
multiplie les chômeurs. Leur trésorerie ne cesse de s’appauvrir
tandis que les tâches se multiplient, qu’il faut effectuer avec
des moyens toujours moindres. C’est un fait que l’on ne peut pas
changer. La bureaucratie syndicale est de plus en plus désorientée,
la base de plus en plus mécontente, et ce mécontentement grandit
d’autant plus qu’ils avaient placé d’immenses espoirs dans le
C.I.O. et particulièrement en fonction de son développement sans
précédent – en deux ou trois ans, 4 millions d’hommes tout
neufs sur le champ de bataille, confrontés à des obstacles
objectifs que les syndicats ne peuvent pas écarter. Dans cette
situation, nous devons fournir une réponse. Si les dirigeants
syndicaux ne sont pas prêts à l’action politique, nous pouvons
leur demander d’élaborer une nouvelle orientation politique. S’ils
refusent, il faut les dénoncer. Telle est la situation objective.
Je
dis à ce propos ce que j’ai déjà dit de l’ensemble du
programme de revendications de transition. Le problème n’est pas
l’état d’esprit des masses, mais la situation objective, et
notre travail est de mettre le matériel arriéré des masses en face
de tâches qui sont déterminées par les faits objectifs et non par
leur psychologie. Il en est de même pour la question particulière
du Labor Party. Si la lutte de classes n’est pas écrasée, si elle
ne laisse pas la place à la démoralisation, alors le mouvement
trouvera un canal nouveau, et ce canal sera politique. C’est
l’argument fondamental en faveur de ce mot d’ordre.
Nous
affirmons que le marxisme est le socialisme scientifique. Que
signifie réellement « socialisme scientifique » ? Cela signifie
que le parti qui représente cette science sociale a comme-point de
départ, comme pour toute sience, non les désirs subjectifs, les
tendances ou l’état des esprits, mais les faits objectifs, la
situation matérielle des différentes classes et leurs rapports
entre elle. Ce n’est que par cette méthode que l’on peut établir
des revendications qui correspondent à la situation objective, et ce
n’est qu’ensuite que nous adapterons ces revendications et ces
mots d’ordre à l’état d’esprit donné des masses. Mais,
commencer par l’état d’esprit comme un fait fondamental serait
une politique, non scientifique mais conjoncturelle, démagogique et
aventuriste.
On
peut nous demander pourquoi nous n’avons pas prévu ces
développements il y a cinq ans, six ou sept ans ? Pourquoi, au cours
de la dernière période, avons-nous dit que nous ne voulions pas
lutter pour ce mot d’ordre d’un Labor Party ? L’explication en
est très simple. Nous sommes absolument certains, nous, marxistes,
initiateurs du mouvement américain pour la IVe
Internationale, que le capitalisme mondial est entré dans sa phase
de déclin. C’est la période où la classe ouvrière est éduquée
objectivement et avance subjectivement, préparant la révolution
sociale. La direction était identique aux États-Unis, mais cette
question de la direction ne suffit pas. L’autre est celle du rythme
de son développement et, à cet égard, étant donné la puissance
du capitalisme américain, quelques-uns d’entre nous, et moi-même
au premier chef, nous sommes imaginés que la capacité du
capitalisme américain à résister à ses contradictions internes
destructrices serait plus grande et que, pour une certaine période,
le capitalisme américain pourrait utiliser le déclin du capitalisme
européen pour s’assurer une période de prospérité avant son
propre déclin. Pour combien de temps? Dix ou trente ans, pouvait-on
dire ? En tout cas, moi, personnellement, je n’ai pas vu que cette
crise aiguë, ou bien ces séries de crises, allaient commencer dans
la période suivante et n’allaient pas cesser de s’aggraver.
C’est pourquoi, il y a huit ans, quand j’ai discuté cette
question avec les camarades américains, j’ai été très prudent.
J’ai été très prudent dans mon pronostic. Mon opinion était que
nous ne pouvions prévoir à quel moment les syndicats américains
entreraient dans la période où ils seraient obligés de s’engager
dans l’action politique. Si cette période critique commençait
dans dix ou quinze ans, alors, nous, l’organisation
révolutionnaire, nous pouvions devenir une grande force, influençant
directement les syndicats et en devenir la force dirigeante. C’est
pourquoi il aurait été parfaitement pédant, abstrait, artificiel,
de proclamer en 1930 la nécessité d’un Labor Party. Et ce mot
d’ordre abstrait aurait constitué un handicap pour notre propre
parti. Cela se passait au début de la crise précédente. Mais de là
à penser que cette période serait suivie d’une nouvelle crise,
plus grave encore, avec une influence cinq à dix fois plus profonde
parce que c’était une répétition !
Nous
avons maintenant à porter une appréciation, non pas à partir de
notre pronostic d’hier, mais à partir de la situation
d’aujourd’hui. Le capitalisme américain est très fort, mais ses
contradictions sont plus fortes que le capitalisme lui-même. Le
rythme du développement s’est produit sur un rythme américain et
cela a créé une situation nouvelle pour les nouveaux syndicats et
pour le C.I.O., bien plus que pour l’A.F.L. Dans cette situation,
c’est pire pour le C.I.O. que pour l’A.F.L., parce que l’A.F.L.
est plus capable de résister, du fait de sa base aristocratique. Il
nous faut changer tout notre programme, parce que la situation
objective est totalement différente de notre vieux pronostic.
Qu’est-ce
que cela veut dire ? Que nous sommes certains que la classe ouvrière,
les syndicats, vont adhérer au mot d’ordre du Labor Party? Non,
nous ne sommes pas certains que les travailleurs adhéreront à ce
mot d’ordre. Quand nous entamons un combat, nous ne sommes pas
certains de vaincre. Nous pouvons seulement dire que notre mot
d’ordre correspond à la situation objective, que les meilleurs
éléments le comprendront et que les plus arriérés, qui ne le
comprendront pas, se discréditeront.
A
Minneapolis, on ne peut pas dire aux syndicats d’adhérer au
Socialist Workers Party. Ce serait une plaisanterie, même à
Minneapolis. Pourquoi ? Parce que le déclin du capitalisme se
déroule dix – cent – fois plus vite que le développement de
notre parti. C’est une nouvelle contradiction. La nécessité d’un
parti politique des travailleurs est donnée par les conditions
objectives, mais notre parti est trop petit, manque d’autorité
pour organiser les travailleurs dans ses propres rangs. C’est
pourquoi nous disons aux ouvriers, aux masses : « Il vous faut un
parti. » Mais nous ne pouvons pas leur dire immédiatement de
rejoindre notre parti. Dans un meeting de masse, cinq cents seraient
d’accord sur la nécessité d’un Labor Party, mais cinq seulement
le seraient pour adhérer au nôtre, ce qui montre que le mot d’ordre
d’un Labor Party est un mot d’ordre d’agitation. Le second est
pour l’avant-garde.
Faut-il
utiliser les deux mots d’ordre ou un seul ? Je dis : les deux. Le
premier, un Labor Party indépendant, prépare l’arène pour notre
part. Il aide les ouvriers et les prépare à avancer, ouvre la voie
à notre parti. Tel est le sens de ce mot d’ordre. Nous disons que
nous ne nous satisferons pas de ce mot d’ordre abstrait qui, même
aujourd’hui, n’est pourtant pas aussi abstrait qu’il y a dix
ans, parce que la situation objective est différente. Il n’est pas
assez concret. Il nous faut montrer aux ouvriers ce que devrait être
ce parti : un parti indépendant, pas pour Roosevelt ou LaFollette,
une machine pour les travailleurs eux-mêmes. C’est pourquoi, sur
le terrain électoral, nous devons avoir nos propres candidats. Nous
pourrons alors proposer nos mots d’ordre de transition, l’un
après l’autre. C’est pourquoi je ne vois aucune raison de ne pas
adopter ce mot d’ordre. Je ne vois qu’une raison psychologique.
Nos camarades, dans leur combat contre les lovestonistes, voulaient
leur parti à eux, pas un parti abstrait. Et maintenant, c’est
désagréable. Naturellement, les staliniens diront que nous sommes
fascistes, etc. Mais ce n’est pas une question de principe, c’est
une question tactique. Pour Lovestone, nous aurons l’air de perdre
la face devant les lovestonistes, mais ce n’est rien. Nous ne nous
orientons pas en fonction de Lovestone, mais en fonction des besoins
de la classe ouvrière. Je crois que, même du point de vue de notre
concurrence avec les lovestonistes, il y a un côté positif et un
côté négatif. Dans une rencontre avec un lovestoniste,
j’expliquerais ce qu’était notre position et pourquoi nous avons
changé. « A cette époque, vous, lovestonistes, vous nous
attaquiez. Bien. Maintenant, sur cette question, si importante pour
vous, nous avons changé d’attitude. Alors, qu’est-ce que vous
avez contre la IVe
Internationale? ». Je suis sûr que, de cette façon, nous préparons
une scission chez les lovestonistes. Et sous cet angle, je ne vois
aucun obstacle.
Avant
de conclure, une correction dans la formulation de la question. La
proposition pour un Labor Party ne fait pas partie du programme des
revendications de transition, elle constitue une motion particulière.
– Dans
un syndicat, défend-on un Labor Party, vote-t-on pour ?
–
Pourquoi
pas? Dans le cas d’un syndicat, quand la question est posée, je
prends la parole et je dis que la nécessité d’un Labor Party est
totalement prouvée par tous les événements. Il est démontré que
l’action économique ne suffit pas. Nous avons besoin de l’action
politique. Dans un syndicat, je dirais que ce qui compte, c’est le
contenu du Labor Party, et c’est pourquoi je me réserve de prendre
la parole sur son programme, mais je voterai pour.
– Les
travailleurs semblent totalement apathiques à l’égard d’un
Labor Party. Leurs dirigeants ne font rien et les staliniens sont
pour Roosevelt.
– Mais
c’est caractéristique d’une période donnée où il n’existait
pas
de programme.
Où ils ne voyaient pas la nouvelle route. Il faut absolument
surmonter cette apathie. Il faut absolument leur donner un mot
d’ordre nouveau.
–
Quelques
camarades ont réuni des chiffres qui tendent à démontrer que le
mouvement pour un Labor Party est aujourd’hui en déclin chez les
travailleurs.
– Il
y a une ligne prédominante et aussi des oscillations mineures comme,
par exemple, l’état d’esprit dans le C.I.O. D’abord, de la
combativité. Maintenant, en pleine crise, le C.I.O. apparaît mille
fois plus dangereux aux capitalistes qu’auparavant, mais ses
dirigeants ont peur de rompre avec Roosevelt. Les masses attendent.
Elles sont désorientées, le chômage grandit. On peut prouver que
cette aspiration a décru depuis un an. Peut-être faut-il ajouter à
cela l’influence des staliniens, mais ce n’est qu’une
oscillation secondaire et c’est très dangereux pour nous de nous
fonder sur des oscillations secondaires, alors que le mouvement va, à
bref délai, devenir plus impérieux et que cette nécessité
objective trouvera son expression subjective dans la tête des
ouvriers, surtout si nous les y aidons. Le parti est un instrument
historique pour aider les travailleurs.
–
Quelques
militants de chez nous, qui viennent du parti socialiste, se
plaignent qu’à l’époque ils étaient pour un Labor Party et que
les discussions avec les trotskystes les ont convaincus qu’ils
avaient tort. Et maintenant ils doivent de nouveau changer d’avis.
– Oui,
c’est une question pédagogique, mais c’est une bonne école pour
les camarades. Maintenant, ils peuvent, mieux qu’avant, saisir le
caractère dialectique du développement.