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Léon Trotsky 19380205 Lettre à John G. Wright

Léon Trotsky : Lettre à John G. Wright

(5 février 1938)

[Source Léon Trotsky, Œuvres 16, janvier 1938 – mars 1938. Institut Léon Trotsky, Paris 1983, pp. 142-143, titre : « Encore la traduction », voir des annotations là-bas]

Mon cher Camarade Wright,

Permettez-moi de dire, avec toute ma sincère et chaleureuse sympathie que j’éprouve pour vous, que dans le cas « Joe » de la traduction, vous n’avez pas raison. La responsabilité de fait retombe totalement sur moi. Depuis le début, j’étais vivement intéressé dans la correction absolue de cette traduction pour de nombreuses raisons :

(a) C’est une préface du Manifeste communiste et j’ai un grand respect pour ce document.

(b) La traduction anglaise doit être traduite en afrikaans – ce qui ouvre la possibilité de la multiplication de chaque erreur.

(c) J’espère que nos sections parlant anglais publieront le Manifeste avec cette préface et ainsi de suite.

C’est pourquoi je vous ai demandé de m’envoyer une copie de votre traduction. J’ai été le premier à la lire en entier et à trouver cinq ou six erreurs de fait, dont deux ou trois étaient d’importance. Malheureusement, je peux trouver des erreurs, mais je ne suis pas capable de les corriger en bon anglais. C’est pour cette raison que j’ai demandé l’assistance de Joe.

Il a non seulement corrigé les erreurs de fait que j’avais notées, mais quelques maladresses de style ou ce qui lui semblait maladroit. Tels sont les faits en la matière. Si vous aviez rejeté quelques- unes des modifications de style de Joe, ni moi ni – j’en suis certain – Joe ne vous l’aurions reproché. Vous êtes l’auteur de la traduction et les corrections avaient le caractère d’un avis ou de proposition, et pas d’ordre. Si j’avais trouvé dans The New International votre traduction sans aucune modification de style, mais avec les importantes corrections de fait, nous aurions ici été totalement satisfaits. Ce qui m’a paru tout à fait incompréhensible a été le fait que personne n’avait même lu le texte corrigé : autrement il aurait été absolument impossible d’avoir laissé les erreurs évidentes inchangées (et le fait que les éditeurs ont eu notre texte à temps était clair selon le changement de titre). Dans ces conditions l’apparition de l’ancien texte sans aucune correction (même « cosmopolitan » n’était pas remplacé par « metropolitan ») m’a paru une manifestation d’un manque de bonne volonté. Et cela explique la vivacité de la forme de ma protestation. Joe n’a absolument rien à faire avec cela.

Nous n’avons pas encore reçu le second numéro de The New International. Je l’attends avec un grand intérêt. J’ai envoyé un article au Socialist Appeal sur Cronstadt qui complète le vôtre. Je l’ai écrit sans matériel, mais j’espère ne pas avoir commis d’erreurs. S’il n’est pas trop tard, ce serait très bien que vous lisiez attentivement le manuscrit, puisque vous avez tous les faits présents à l’esprit.

Je suis certain que nous trouverons les formes nécessaires de collaboration, éliminant la nervosité de part et d’autre.

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